C’est fait! Les documents sont notariés et mes nouvelles clés sont en poche. Je fais maintenant partie du 70% de la population canadienne qui est propriétaire d’une maison. Depuis le temps que j’en rêve!
Ma maison n’est pas immense. Mais c’est mon coin de paradis, en bordure d’un lac, entouré d’un petit boisé que je m’amuse à dénommer ma forêt enchantée. Je ne suis pas championne en rénovation. Ma maison, je l’ai donc choisie en fonction de cela. Lorsque j’ai arrêté mon choix sur cette demeure de deux étages, c’était en partie parce qu’elle était clé en main. Pas de rénovations à faire, du moins, pas au rez- de-chaussée, ni à l’étage. Mon petit refuge est fraichement peint, les planchers de bois franc et de céramiques ont été installés récemment, les cimaises et les plinthes ajoutent un cachait victorien particulier. Je l’aime ma maison… jusqu’à ce que je me rends au sous-sol. Disons que les anciens propriétaires utilisaient cet espace pour l’entreposage. Ils n’ont donc pas investi, ni temps ni argent, dans le sous-sol. Tapis verts « Colgate », murs roses-bonbon, plafonds pas finis. Mes yeux saignent quand je descends! Il y a pourtant beaucoup de potentiel pour ce grand espace. Au travail!
J’appelle mon meilleur ami qui se débrouille pas mal en rénovations pour m’aider dans mon projet. Il a les outils, les idées et les connaissances. Il m’avertit cependant : « si tu veux des plinthes et des cimaises, je suis pas ton homme. J’ai aidé mon père avec son projet et ça ne s’est pas très bien passé ». Je le rassure, ce n’est qu’un « petit » projet de base. De fait, on pourra réutiliser les plinthes qui sont déjà installées et pour ce qui est des cimaises, je n’y tiens pas. On arrache les tapis (oh la poussière!). On repeint tous les murs de couleur sable volcanique sauf un de couleur punch à la menthe (j’aurais choisi n’importe quelle couleur s’éloignant le plus possible du rose)! On construit un plafond. On installe un plancher flottant. Quel travail! Quel beau travail! L’espace est magnifique. Le seul hic : les plinthes se cassaient quand on tentait de les retirer. Faudra en racheter. Mon ami réitère son avertissement : « je suis pourri dans l’installation de plinthes et de cimaises! » Je le rassure encore : on appellera mon père.
Le lendemain, mon père, mon meilleur ami et moi se rendent à la quincaillerie avec les mesures. Mon père me demande : « Tu voudrais pas ajouter des cimaises aussi? Cela ajouterait la touche manquante à ton sous-sol. Cet espace serait encore plus magnifique ».
Travaux terminés! Nous nous installons dans mon nouveau sous-sol qui, soit dit en passant, est d’un charme exaltant grâce, entre autres, aux boiseries. Mon père, mon meilleur ami et moi admirons notre travail en sirotant un cocktail : daiquiri rose en l’honneur de mes anciens murs roses-bonbon qui, dieu merci, ne sont plus.